L'idéal de l'honnête homme (XVIIè)
Au XVIIème siècle, l'honnête homme a une culture générale étendue et les qualités sociales propres à le rendre agréable. Homme de cour et homme du monde, il se doit de se montrer humble, courtois et cultivé mais aussi de pouvoir s'adapter à son entourage. (Il parle pour faire parler.) Au nom de la nature, il refuse tout excès et sait dominer ses émotions.
L’Honnête homme est un généraliste, ce qui suppose une représentation unifiée du savoir. Il s’oppose ainsi au "spécialiste". Cet idéal de formation (généraliste) visait moins à développer un certain type de savoir particulier qu'à faire naître le « bon goût ». Cette conception de l'Honnête homme renvoie au principe de Montaigne voulant qu'il est préférable d'avoir « la tête bien faite que bien pleine ». Elle s'illustre également dans l'affirmation de Blaise Pascal selon laquelle « il est bien plus beau de savoir quelque chose de tout que de savoir tout d'une chose. Cette universalité est la plus belle».
Cet idéal de comportement en société a pu justifier que certains auteurs publient anonymement leurs ouvrages comme Madame de La Fayette pour sa Princesse de Clèves en 1678. Nous imaginons qu'il était de mauvais ton de passer pour un spécialiste d'une matière, ceci allant à l'encontre de l'idéal de l'honnête homme qui tâche de laisser de côter son amour-propre, notion très critiquée par les moralisateurs comme La Rochefoulcauld par exemple.
En savoir plus: la notion a été définie par Nicolas Faret en 1630 dans son ouvrage L'honneste homme ou l'art de plaire à la cour.
Cette logique de pensée nous aide à comprendre en quoi le romantisme s'érige contre cet idéal classique qui impliquait davantage de paraître que de s'exprimer en son nom. Le romantisme a donc notamment développé l'esthétique de "l'expression du moi", expression de sentiments personnels...
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 49 autres membres