Tout pour le bac

Intro : A l’origine la rhétorique est une discipline à part entière de la pensée antique : Aristote, dans son traité sur La Rhétorique, en fait une science du discours. Aujourd’hui la rhétorique désigne l’ensemble des procédés qui permettent à un discours d’être efficace sur son destinataire.

I- Qu’est-ce qu’argumenter ?

Argumenter c’est, dans un débat d’idées, chercher à susciter l’adhésion d’un destinataire, à influencer son jugement. Pour convaincre, persuader ou délibérer, l’auteur doit maîtriser la rhétorique qui ne repose pas seulement sur un raisonnement rigoureux : pour être efficace, le discours argumentatif doit aussi savoir jouer sur la sensibilité et l’émotion du lecteur. L’art d’argumenter revient à maîtriser tous les domaines du langage et devient une véritable « arme » pour parvenir à ses fins ou ne pas être dupe du discours d’autrui.

-Le thème est le sujet sur lequel l’auteur développe son point de vue. Il s’illustre surtout dans le genre de l’essai et notamment dans le paratexte (titres des chapitres…)

-La thèse est le point de vue exposé par l’auteur sur le thème abordé. Une thèse est l’affirmation d’une opinion, qui peut être formulée explicitement ou implicitement (le lecteur doit alors la déduire).

I-1/ L’art de convaincre

-Lorsqu’on cherche à convaincre, on s’adresse plutôt à la raison de son destinataire afin de susciter une adhésion raisonnée et réfléchie.

-L’argumentation pour convaincre fait appel aux éléments du discours : thèse, arguments logiques, exemples développés raisonnement cohérent proche du raisonnement scientifique.

-Pour convaincre, l’auteur reste discret dans son discours le rendant ainsi plus objectif. Les œuvres qui cherchent à convaincre sont parfois ardues, abstraites, mais proposent une pensée rigoureuse et justifiée par l’expérience ou l’observation. Ce type d’argumentation suppose une certaine capacité de réflexion du lecteur. C’est pourquoi certains auteurs ont plutôt recours à un moyen plus accessible au destinataire : la persuasion (cf I-2).

-Les registres dominants sans les textes qui veulent convaincre sont le didactique et le polémique.

-Les genres littéraires les plus propices à la conviction sont les essais, notamment lorsqu’ils prennent la forme de traités ou de préfaces.

I-1A/ Les différents types de raisonnement :

NB : on peut associer plusieurs types de raisonnements (concession et contre-argumentation par exemple : on reconnaît une partie des arguments adverses pour mieux en réfuter d’autres)

I-1B/ Exemple par le texte : Montesquieu, L’esprit des lois, XV, 5, « de l’esclavage des nègres », 1748

*Voir lecture analytique* -> mettre en avant le type de raisonnement du texte et sa stratégie argumentative.

I-2/ L’art de persuader :

- Lorsqu’il cherche à persuader, le discours argumentatif s’adresse davantage au « cœur » qu’à la raison pour susciter des réactions spontanées, instinctives, affectives : le rire, la colère, l’indignation, le dégoût…

- L’intérêt de la persuasion sur la conviction est de susciter des réactions immédiates, parfois passionnées, et d’atteindre un public plus large. En revanche, souvent moins rigoureuse que le plan logique, la persuasion est plus facilement soumise à la contre-argumentation.

- Les registres peuvent être très divers : le polémique, le lyrique, le pathétique, le comique, le satirique…

- Les procédés de style sont très variés et visent à instaurer une relation étroite avec le lecteur que l’auteur cherche à influencer : interpellation (prise à parti, provocation, appel à l’émotion…), le recours à une ponctuation expressive, à des figures de style marquant l’esprit (métaphores, hyperboles, oxymores…), l’emploi de certains champs lexicaux (la douleur, la colère, l’émotion…), l’ironie…

I-2A/ Les outils d’implication du locuteur dans son discours, les modalisateurs et les évaluatifs :

I-2B/ Exemple par le texte : La Fontaine, Les fables, « les obsèques de la lionne », tome II, 1694

* Lecture analytique collective, mettre en valeur contexte, + stratégie argumentative du cerf.

I-3/ L’art de délibérer :

- Délibérer c’est confronter différents points de vue afin de se forger une opinion, ou de prendre une décision. Cette confrontation peut se faire à plusieurs (= dialogue) ou avec soi-même (l’auteur discute les différents arguments avant de trancher pour une thèse)

- Dans l’essai, l’auteur peut discuter une thèse adverse et lui répondre par le jeu de la contre-argumentation : cet échange d’idées relève de l’art de délibérer. De même, l’auteur peut mimer l’hésitation entre différentes opinions, les confronter dans son ouvrage.

Le dialogue est la forme la plus évidente de délibération. Il existe dans de nombreux genres littéraires : théâtre, roman, conte philosophique, fable, et peuvent présenter des dialogues arg. entre les personnages. Le dialogue est aussi un  genre à part entière : hérité de Platon, le dialogue d’idées (ou philosophique), au cours duquel des personnes fictives ou réelles s’opposent leurs arguments, laissant au lecteur la « liberté » de « choisir » son opinion.