Plan détaillé de la lecture analytique 4 -Madame de La Fayette, La princesse de Clèves, 1678 - Scène de rencontre de Nemours et Mme de Clèves - au bal
Introduction :
Cf notions dans le cours d’intro. + problématiques possibles: Quelles sont les circonstances de la rencontre amoureuse entre les deux personnages? ou Quelles caractéristiques de ce passage justifient qu'il s'agit bien d'une rencontre amoureuse?
I -Mise en scène d’un coup de foudre amoureux
1/ Deux personnages qui attirent l’attention…
a) … des autres personnages pour Nemours : une entrée au bal atypique.
*Comparaison l.4 « comme… faisait place »
+ * l.8 « qui passait par-dessus quelques sièges pour arriver où l’on dansait » => le lecteur imagine que le public ne s’est pas écarté, interloqué par la présence : Nemours doit enjamber les sièges.
b) … du lecteur : contrairement à Nemours, Mme de Clèves arrive à l’heure et la narratrice omnisciente immisce le lecteur dans les sentiments de l’héroïne :
* l.1 « se parer toute la journée » + l.3 « beauté et parure » => Elle est remarquée pour le rôle qu’elle joue à la soirée : celui d’une belle princesse distinguée > adéquation avec le contexte mondain.
c) Le lecteur connait la réaction de Mme de Clèves :
*l.7-8 « elle crut d’abord ne pouvoir être que Nemours » > l’implicite se base sur le verbe « croire » et le restrictif « ne… que »implique que Nemours n’est pas seulement celui dont elle a entendu parler : outre qu’il soit un beau gentilhomme, il lui fait de l’effet.
2/ Reconnaissance tout d’abord par le regard (ou une rencontre sous le signe d’un éblouissement mutuel)
* l.9-13 : une plrase pour donner l’impression que figure les deux personnages : lexique du regard,
-> pour Nemours : l.9-10 « surprise de le voir quand on ne l’avait jamais vu »
-> pour Mme de Clèves : elle suscite un « grand étonnement », l.13
-> * l.12 « mais il était difficile de voir aussi » : les impressions données par chaque personnage sont réparties équitablement de part et d’autre de la conjonction « mais » ce qui les place syntaxiquement sur le même plan d’exception.
3/ La prise de contact :
Le regard bienfaisant des membres de la cours fait progresser la rencontre :
* l.17-19 : « danser ensemble sans se connaître » -> 1er contact = physique par la danse
* l.31-32, discours direct -> 1ère occasion de se parler
=> Ils se reconnaissent sans ne s’être jamais vu = caractéristique du coup de foudre.
II- Amour et jeu social
1/ Un couple distingué dans un décor d’exception
* Rencontre dans un lieu public -> Louvre, Palais Royal
* Tous sont élégants mais les deux héros se démarquent :
-> Outre la Dauphine, Nemours et Mme de Clèves qui sont nommés, l’assemblée est désignée par « on » indéfini qui jour le rôle de spectateur de théâtre dont les acteurs sont le couple : ligne 16-17 « murmure de louanges »
=> Le lecteur appartient à l’assemblée qui porte son attention sur la danse du couple ainsi mis en valeur.
2/ Une rencontre favorisée par :
a) Le roi :
* Ligne 6-7 « le roi lui cria de prendre celui qui arrivait » > témoigne d’un certain enthousiasme à les voir danser > rôle de metteur en scène, d’organisateur de la rencontre. + roi = le plus haut dans la hiérarchie royale => confère de l’importance à l’événement.
b) La reine :
* La Dauphine sème le trouble chez le couple en les mettant face à leurs sentiments :
-> Pour Nemours :
* 1er contact l.15 « il ne put s’empêcher… admiration » -> un sentiment nouveau l’anime et ébranle sa capacité à contrôler sa passion naissante.
* l.26 « je crois qu’elle le sait » : une personne tierce l’encourage à croire ce sentiment comme réciproque.
-> Pour Mme de Clèves :
*l.28-29 « paraissait un peu embarrassée » > gêne de Mme de Clèves qui ne peut admettre qu’elle a reconnu Nemours sans manifester de l’intérêt pour lui.
* l.31 « ne vouloir pas avouer » > cette 2ème réplique place Mme de Clèves dans une position d’aveu implicite de ses sentiments exprimé par l’intermédiaire de la Dauphine. + (citation de Georges Bataille « l’aveu est la tentation du coupable »)
Conclusion :
Le lieu commande le luxe et l’élégance, tout comme le moment choisi : des fiançailles royales => rencontre sous le signe de l’apparence et du regard des autres. Rencontre organisée par des personnes royales : l’idéal de l’honnête homme est transposé au siècle précédent et contraint à masquer les sentiments du couple.
Ouverture : Mme de Clèves ressent pour son mari de l’estime mais, pour Nemours, de l’inclination. Voir le roman précieux de Mme de Scudéry, Clélie, histoire romaine, 1654-1660 dans lequel figure la « carte de Tendre » qui est la représentation romanesque de la société précieuse et galante
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