Tout pour le bac

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Plan du cours des liaisons dangereuses après intro générale en cours (Laclos, 1782)

 

Les liaisons dangereuses, Laclos, 1782

 

 

Laclos (1741-1803), biographie, citations, contexte

Etude en 4 parties qui suit la progression de la narration. Genre à la mode du roman épistolaire. Travail actif du lecteur qui doit recomposer l’ordre de la narration.

SOMMAIRE

DÉCOUPAGE

OBJECTIFS

LECTURES

PREMIÈRE PARTIE
lettres I à L

  - Les types de lettres
  - Un lecteur voyeur

  - Un ton pour chaque personnage

cursive

Lettre XXXIII

DEUXIÈME PARTIE
lettres LI à LXXXVII

  - Une logique de construction des personnages libertins

analytique

Lettre LXXXI

TROISIÈME PARTIE
lettres LXXXVIII à CXXIV

 - Réalisations des projets machiavéliques: des personnages qui se mettent eux-même en scène

cursive

Lettre CXXV

QUATRIÈME PARTIE
lettres CXXV à  CLXXV

 - L'amour propre et l'hybris de l'homme dans les personnages romanesques

 analytique

Lettre CXLI

 

PREMIÈRE PARTIE

Résumé : Voulant se venger d'avoir été quittée par Gercourt, la marquise de Merteuil entreprend de déshonorer avant son mariage la jeune Cécile de Volanges qu'il doit épouser.  Elle en charge le vicomte de Valmont, qui se récuse, préférant séduire la vertueuse Présidente de Tourvel. Devenue la confidente de Cécile, Mme de Merteuil l'encourage à aimer son maître de musique, Danceny, et accepte d'être une récompense pour Valmont si celui-ci lui apporte la preuve écrite de la chute de Mme de Tourvel. Cependant celle-ci, encouragée par Mme de Volanges, résiste à Valmont et finit par obtenir de lui qu'il rentre à Paris. Instruit du rôle joué ici par Mme de Volanges, Valmont décide d'aider la marquise et de séduire Cécile, qui rompt avec Danceny.

 

1. Les types de lettres

Cette première partie donne surtout cinq exemples de lettres :

  • la confidence : à mi-chemin du journal intime, elle est caractéristique des lettres de Cécile de Volanges (lettres I, IV, XIV)
  • la déclaration d'amour : souvent fausse (c'est le cas des lettres de Valmont à Mme de Tourvel : XXIV, XXXV, XXXVI), elle peut être sincère : c'est le cas des lettres de Cécile et de Danceny (XVII, XXVIII)
  • le récit : la lettre est alors un "bulletin" (lettre XXV) de campagne ou de victoire qui souligne la complicité du rédacteur et de son destinataire (lettres IV, VI, XXI, XXIII, XXV). Mais le récit en est plus ou moins sincère (ainsi dans la lettre X, où la marquise de Merteuil veut rendre Valmont jaloux.)
  • l'analyse psychologique : elle est caractéristique de l'inspiration de la marquise de Merteuil, comme de ses stratégies machiavéliques (ainsi la lettre XXXVIII, où elle discerne en Cécile une libertine potentielle).
  • l'injonction : la lettre devient mise en garde ou demande de conseils et manifeste l'interdépendance progressive de certains personnages. (XXXII Madame de Volange met en garde Tourvel sur l’attitude dépravée de Valmont)

 Quel que soit le type de lettre, la lettre peut être utilisée : c'est une arme dangereuse puisqu'elle garde la trace intime des passions (XXVI). C'est d'ailleurs ce que Valmont rétorque à la marquise de Merteuil (XXXIV) en montrant comment obliger par ruse à lire une lettre est un pas essentiel dans la conquête amoureuse.

*LC Lettre XXXIII La Marquise de Merteuil au vicomte de Valmont

 

2. Un lecteur voyeur

 Le roman épistolaire est un roman du point de vue : le narrateur étant absent, le lecteur est un témoin privilégié de la duplicité des personnages qui se construisent dans son imaginaire. Ce dernier disposant de l’ensemble des lettres de par sa position privilégiée lui procurent un éclairage multiple sur les intentions et la réalisation des projets des personnages. Ces jeux révèlent le mensonge des rapports humains :

- Le lecteur mesure l'erreur de jugement des personnages : il perçoit l'ingénuité de Cécile (lettres VII, XXVII, XXIX)), la naïveté de Mme de Tourvel qui se trompe sur Valmont (lettres VIII, XI, XXII) ou celle de Mme de Volanges qui se trompe sur Mme de Merteuil (lettre XXXII).

- Le lecteur découvre la duplicité des personnages : on pourra comparer la lettre X qui met en valeur celle de Mme de Merteuil à l'égard de Belleroche (« il ne faut se permettre d’excès qu’avec les gens qu’on veut quitter bientôt. Il ne sait pas cela, lui ; mais, pour son bonheur, je le sais pour deux »); apprécier la "charité" dont Valmont veut aveugler Mme de Tourvel en comparant les lettres XXI et XXII; savourer les doubles sens de la lettre XLVIII en la confrontant à la lettre XLVII, où nous avons appris que "l'autel d'amour" est le dos de la courtisane Émilie.

 -> La position du lecteur le rapproche du personnage le plus lucide et le mieux informé, Merteuil. Il entre en concurrence fictive avec cet « archi lecteur » que représente le perso de Merteuil.

3. Un ton pour chaque personnage :

 Chaque personnage possède son style propre et la variété des tons ajoute à l’intérêt du roman par lettres. Certains trahissent leur position sentimentale en fonction des actions qu’ils voudraient suivre : la vertueuse Tourvel tombe amoureuse de Valmont, lui-même ressentant des sentiments alors qu’il se veut froid et libertin. Le lecteur envisage donc une attente de lecture.

- Cécile : ses lettres manifestent sa spontanéité (lettres I, XXVII), voire sa puérilité. Elle est l'ingénue, que ses troubles (lettre III) désignent par avance comme victime.

- Mme de Tourvel : elle parle le langage de la vertu (XXVI). Son style est posé, injonctif, toujours moralisateur (lettres XXXVII, XLI), mais on y perçoit l'effort, le débat intérieur.

- Mme de Merteuil : elle joue le rôle d'un "guide" (lettre XXIX), est passée maître dans l'art du persiflage (lettres V, X). Ses lettres reflètent la froideur, le calcul perfide, voire la cruauté cynique (lettre V). Son despotisme  est souligné par Valmont (lettre IV)

- Valmont : Mme de Volanges en donne sans doute le portrait qui paraît le plus fidèle à ce stade du récit (lettres IX, XXXII). Cynique et calculateur (lettre XXI), il est toujours à l'unisson avec Mme de Merteuil, qui reconnaît dans ses lettres "un ordre qui [le] décèle à chaque phrase." Il est le type même du libertin, pour lequel la conquête amoureuse est une chasse (lettres IV, XXIII). Pourtant il paraît plus lyrique et fougueux que Mme de Merteuil (lettres IV, VI, XV), et donc moins inébranlable.



19/02/2013
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