Tout pour le bac

Tout pour le bac

Travail à effectuer suite à la sortie au musée des beaux-arts

 

Protocole pour exposer une œuvre d’art.

 

 

Problématique de séquence : Comment le langage et les différents modes d’expression offrent aux artistes une vision renouvelée de l’Ailleurs ?

 

 

Introduction :

 

 

1- présentation de quelques repères historiques puis des mouvements artistiques.

 

2- problématiser l’exposé avec la question suggérée ci-dessus

 

3- présentation de l’auteur avec son idéologie

 

 

 

Développement :

 

 

I- Description de l’œuvre

 

II- Interprétation de l’œuvre (chaque membre du groupe rédige sa partie interprétative)

 

 

 

Conclusion :

 

 

1- Synthèse des points essentiels à retenir sur l’auteur.

 

2- Réponse à la problématique

 

3- Ouverture avec une autre œuvre, un autre auteur ou mouvement possédant un point commun avec l’exposé.

 

 

 

 

Exemple : La trahison des images, Magritte, 1929

 

 

 

 

 

 

Introduction :

 

 

[1- présentation de quelques repères historiques puis des mouvements artistiques.]

 

 

Après la première guerre mondiale qui a choqué par l’ampleur des pays concernés et sa violence sans précédent, les hommes de tous les pays du monde se remettent en question. Comment dès lors définir un monde où la guerre est un motif suffisant pour faire basculer les destinées ? Durant la première grande guerre, le mouvement artistique Dada qui se moque de toutes les conventions esthétiques, idéologiques et politiques figurait déjà une représentation du réel qui témoignait des pertes de repères dues aux atrocités de ces événements.  Par exemple, l’œuvre d’art pouvait prendre la forme d’un urinoir, celui de Marcel Duchamp.

 

 

[2- Problématiser l’exposé avec la question suggérée ci-dessus]

 

 

L’entre-deux guerres est une période caractéristique de ce mouvement qui s’est développé au niveau international notamment sous la forme du surréalisme. Les artistes tâchent de représenter le réel tel qu’ils le perçoivent en fonction des traumatismes qui ont bouleversés leur vision du monde.  Comment le langage et les différents modes d’expression offrent aux artistes une vision renouvelée de l’Ailleurs ?

 

 

 

 

[3- présentation de l’auteur avec son idéologie]

 

 

René Magritte, né en 1898 et mort en 1967 fut un peintre surréaliste belge qui marqua par ses œuvres une tentative de renouveler le langage en inventant des techniques associées à une idéologie pour aider l’Homme à exprimer cette nouvelle sensibilité. Il découvre à l’académie Royale des beaux-arts de Bruxelles le cubisme, le futurisme puis en 1924 introduit le mouvement dada par lequel sa sensibilité artistique se révèle, notamment grâce à la peinture chant d’amour de l’italien Giorgio De Chirico, peinte en 1914. Il écrira à ce sujet : « Mes yeux ont vu la pensée pour la première fois ». Magritte s’efforcera dès lors de représenter dans ses œuvres des manifestations de l’inconscient qui est, comme pour tous les surréalistes, la seule vérité tangible à laquelle l’homme peut se fier. Appartenant au groupe surréaliste de Bruxelles, il y expose ses premières toiles en 1926 comprenant le jockey perdu. Puis il voyage à Paris où il rencontre celui de la capitale de la France notamment composé de Breton, Eluard, Ernst ou Dali, occasion pour lui de participer à leurs activités alliant écriture et peinture comme les cinq tracts intitulés Les Mots et les images. Il retourne en Belgique en 1930 puis adhère au parti communiste, mouvement politique qui correspond le plus à la majorité des artistes de cette esthétique. Cependant, contrairement à la majorité d’entre eux, il ne s’intéresse pas à la psychanalyse, science naissante en ce début du siècle, qui a pour but d’analyser les phénomènes de l’inconscient. Il exposera ensuite ses œuvres aussi bien à New York qu’à Londres où le mouvement surréaliste est également très représenté. L’exposition du musée des beaux-arts de Lyon relate notamment le parcours de l’américain Joseph Cornell.

 

 

 

[Développement]

 

 

 

I- Description de l’œuvre :

 

 

 

Cette peinture, La trahison des images, réalisée en 1929, est une huile sur toile de 59 cm de haut et de 65 cm de large. Elle est aujourd’hui exposée au musée d’art du comté de Los Angeles. Ce tableau représente une pipe accompagnée de la légende « Ceci n’est pas une pipe. ». Il possède donc une dimension dessinée et une dimension écrite du langage.

 

L’objet est montré en plan rapproché car il remplit tout l’espace de la toile. Il représente une pipe simple en bois de couleur brune. Un cercle doré sépare les deux parties de l’objet. Le tuyau, le bec, la lèvre et la lentille sont de couleur noire et fabriquée en corne ou en plastique. L’ensemble fait apparaître des reflets qui laissent imaginer qu’une source de lumière provenant de la gauche du tableau l’éclaire.

 

Le fond de la toile est de couleur claire dans un camaïeu beige qui tend sur le vert clair au niveau de l’angle supérieur droit. Ainsi les couleurs foncées de l’objet sur un arrière-plan clair le font ressortir au premier plan.

 

La légende est en écriture attachée et légèrement en italique. Sa position est centrée sur la toile et se situe juste en dessous de l’objet peint.

 

 

 

II- Interprétation de l’œuvre :

 

 

 

Un paradoxe s’élève dans cette toile : comment cela se fait-il que soit affirmé en légende que le dessin représenté ne soit pas une pipe alors que de toute évidence cela en est bien une ?

 

Si on admet que l’image est bien une pipe, la légende est une affirmation erronée. Dans ce cas il est possible d’affirmer une chose par l’image et son contraire par l’écriture sans que cela ne gêne la représentation. En effet, si les deux expressions opposées sont représentés, c’est donc que cela est possible et par conséquent, ce paradoxe est rendu réel. Le sens en revanche devient plus problématique : le langage écrit n’est pas le tenant absolu d’une expression de vérité. En effet, ce n’est pas parce qu’une chose est affirmée qu’elle est vraie. Nous pouvons en conclure que le langage écrit n’est pas le tenant d’une vérité absolue, il est faillible et, par conséquent arbitraire. Rien de ce qui n’est exprimé à l’écrit ne doit être tenu pour une vérité absolue. Voici le premier enseignement que nous pourrions tirer de cette peinture.

 

Si nous admettons cette fois-ci que c’est l’affirmation écrite qui peut être tenue pour vraie, alors c’est que l’image est fausse. Pourtant ce qui est représenté par l’image est bien une pipe. Quoi d’autre cela pourrait-il être ? Posons-nous la question : qu’est-ce qu’une pipe ? Il convient sans doute de donner la définition suivante : un objet servant à fumer du tabac. Or pouvons-nous affirmer que nous sommes en présence d’un tel objet ? Certes non car il ne s’agit que d’un dessin de cet objet et non de l’objet lui-même. Ainsi l’affirmation écrite « Ceci n’est pas une pipe » devient vraie.

 

 

 

Conclusion :

 

 

[1- Synthèse des points essentiels à retenir sur l’auteur.]

 

 

Magritte est un peintre Belge qui a suivi une formation d’arts appliqués et qui s’est d’abord illustré dans le mouvement dada puis surréaliste. Il a voyagé aussi bien en Europe qu’aux Etats-Unis où il a rencontré nombre d’artistes de la même esthétique que lui.

 

 

[2- Réponse à la problématique]

 

 

Comment le langage et les différents modes d’expression offrent aux artistes une vision renouvelée de l’Ailleurs ?

 

Dans ses œuvres, il a développé une réflexion sur les différents moyens d’exprimer le réel en cherchant à représenter l’inconscient humain. Pour cela il a pu mêler dans son travail artistique aussi bien le langage écrit que pictural. Son tableau La trahison des images pose la question de la capacité qu’a l’homme à exprimer la vérité d’un monde avec des outils aussi arbitraires que le langage écrit ou imagé. Magritte renouvelle les moyens d’expression de l’Ailleurs qui prennent la forme de l’inconscient humain. Cependant il n’est pas encore possible de l’exprimer clairement. C’est sans doute la raison pour laquelle les œuvres surréalistes soulèvent davantage de questions qu’elles n’apportent de réponses.

 

 

[3- Ouverture avec une autre œuvre, un autre auteur ou mouvement possédant un point commun avec l’exposé.]

 

 

Plus tard au vingtième siècle, dans les années soixante, un groupe international de littéraires et de mathématiciens se définissant comme des « rats qui construisent eux-mêmes le labyrinthe dont ils se proposent de sortir » tâchera de parfaire le langage écrit pour réinventer cet outil langagier. L’Ouvroir de Littérature Potentielle, désigné par l’acronyme OULIPO inventera une écriture basée sur des contraintes comme l’exercice du lipogramme par exemple pour lequel il s’agit d’écrire sans la lettre la plus usitée dans la langue. Pour ce qui concerne le français, il s’agit du « e ». De nombreux autres exercices permettront de questionner l’outil de l’écrit afin d’améliorer sa capacité à transcrire notre inconscient.

 

 

 

 

 

Pour vous aider à réaliser ce travail :

 

 

1/ Prenez des notes lors de la visite concernant toutes les œuvres qui vous touchent particulièrement afin d’en sélectionner une ensuite.

 

 

2/ Retournez au musée (la visite est gratuite pour les lycéens) pour tâcher d’approfondir votre recherche

 

 

3/ Rendez-vous sur le site du musée des beaux-arts de Lyon et consultez notamment les fichiers de la visite guidée à cette adresse :  http://www.mba-lyon.fr/mba/sections/fr/expositions-musee/cornell-surrealistes/audioguide-cornell/

 

 

4/ Rendez-vous au CDI pour consulter des ouvrages d’histoire de l’art, la documentaliste sera présente pour vous guider.

 

 

5/ Elaborez un brouillon de votre travail en suivant le protocole de cette fiche et saisissant bien les enjeux de chaque partie grâce à l’exemple qui vous est fourni.

 

 

6/ Recopiez au propre votre brouillon en prêtant une attention particulière à la formulation de vos idées dans une expression écrite française correcte.

 



22/12/2013
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